Le thème est centré autour du lien mère-enfant et vient s'inscrire dans le soutien à la parentalité proposé au sein du centre maternel. L'objectif est d'amener un souffle et une bulle d'air ludique. Chaque maman serait invitée à prendre sa place et à être actrice de ce moment de partage avec son enfant. Ce projet d'éveil musical, sous forme d'ateliers participatifs, serait un outil supplémentaire qui viendrait parler autrement à la maman des enjeux du lien d'attachement : comment mon enfant se nourrit de mon regard, de ma voix, de mes silences ? Comment ressent-il mon bercement, mon mouvement ? Comment y répond-il ?...
Les retours du projet Petites notes de parentalités sont positifs et ont un réel intérêt auprès de la population accueillie au centre maternel.
En effet, l'éveil musical est à la fois :
- très riche de par ses stimulations sensorielles.
- liant les relations et permettant de partager un moment joyeux avec autrui.
- simple facilitant la réutilisation ultérieure par les mères. Certaines mères ont pu acheter quelques instruments (tambourin, œufs maracas), d’autres reprennent des comptines ou le jeu rythmique des syllabes.
Malheureusement avec le contexte du covid-19, le projet prévu initialement a dû être modifié et adapté.
- le premier cycle s'est arrêté brutalement après seulement 2 séances (confinement).
- afin de pouvoir assurer la mise en place et le maintien du deuxième cycle, nous avons organisé les séances au centre maternel et non dans les locaux extérieurs. Nous avons également réduit le nombre de participant (5 familles au lieu de 8).
Le support sous forme d’ateliers participatifs permet à chacun de trouver une place et d’être acteur de ce temps.
L’intervenante adapte ses séances en fonction du public et des réceptivités de ce dernier liées au moment présent. Un répertoire musical du monde entier, associé aux mouvements et aux gestes y est proposé. Ainsi, tout le corps est sollicité au rythme de chacun sans attentes. Cette notion de l’enveloppe corporelle est essentielle pour le développement de l’enfant. Grâce à ce projet la maman et son enfant ont pu partager un moment de plaisir, dans une démarche d’éveil de qualité pour le jeune enfant.
Les ateliers ont été présentés en amont aux jeunes femmes. Elles ont donc fait le choix d’y participer et de s’y inscrire. Par conséquent, les mères y mettaient un intérêt et venaient avec plaisir.
L’enfant et sa maman ont pu prendre le temps de s’y installer et d’avancer à leur rythme. Ainsi nous avons pu observer l’évolution des enfants.
Exemple : - lors du premier atelier les enfants étaient plus en retrait et observaient. Ils ont eu besoin de s’appuyer sur leur mère et les personnes familières pour découvrir ce nouvel espace. Au fil des séances les enfants se sentent plus en confiance et peuvent donc davantage être acteur (ex : reproduire les gestes).
- la répétition permet également à l’enfant de comprendre et d’apprendre de nouvelles choses. Ainsi, c’est en voyant à plusieurs reprises qu’il reproduit, imite et intègre.
Pour pouvoir continuer l’éveil musical nous avons dû assurer les séances au sein du centre maternel. Il a fallu aménager l'espace afin que la pièce puisse accueillir cet atelier. Nous avons pu constater une différence dans la ponctualité des jeunes femmes. En effet, l'inertie se fait ressentir lorsque les séances ont lieu sur place. Les jeunes femmes arrivaient tout juste à l’heure ou en retard. Les enfants pouvaient aussi rester en pyjama car « ils sont chez eux, comme à la maison ». A l'inverse, sortir à l’extérieur permet de mettre en place toute une organisation (s’habiller, préparer un sac à langer) et s’apparente à la vie ordinaire.
Les locaux de l’intervenante sont donc plus opportuns et dédiés spécialement pour cette occasion.
Les séances se sont déroulées le matin car les capacités d’écoute, la disponibilité et l’éveil du jeune enfant y sont meilleurs.
Les horaires ont pu légèrement être modifiés en fonction des besoins des enfants. En effet, lors du 2ème cycle, nous avons avancé le créneau de 30 minutes (soit 10h-11h au lieu de 10h30-11h30). Ce groupe était constitué d’enfants en bas âge dont la fatigue se faisait ressentir vers 11h.
La régularité semble primordiale et permet aux enfants de se repérer, mais face à cette pandémie les plannings ont été régulièrement modifiés et aménagés.
Nous étions partis sur un atelier 1 semaine sur 2. Lorsqu’il n’y avait pas de séance, un temps jeu avec le même groupe était prévu afin de maintenir la continuité. Ainsi des rituels étaient repris comme la chanson du bonjour et un retour au calme avant de se souhaiter une bonne journée.
Au 2ème cycle, nous n’avons pas pu garder un groupe fixe durant tout la période. En effet, notre structure peut souvent être en mouvement car les situations des mères et enfants évoluent (des départs, des reprises du travail…). Pour permettre d’avoir un groupe plus stable, nous veillerons donc à rapprocher davantage les séances (ex : une séance toutes les semaines et non plus tous les 15 jours).
Juste avant de débuter les ateliers, toutes les femmes ont versé la participation symbolique afin de s’engager et de refléter le coût de la vie « rien n’est gratuit ».
1er groupe : 8 mamans et enfants ont participé à 2 séances.
2ème groupe : 5 familles par séance (6 séances). Avec des impératifs personnels certains enfants et mamans n’ont pas été présents sur la totalité des ateliers. Au total 8 familles ont participé à ce cycle.
Pour respecter les règles sanitaires, le nombre de bénéficiaires lors de ce deuxième groupe a dû diminuer (de 8 à 5 familles). Par conséquent, le tarif a augmenté. La séance est passée de 1 euro à 2 euros. (6 séances X 2 euros) = 12 euros peut déjà représenter une somme pour les personnes n’ayant pas de ressources et peut plus facilement les exclure.
1 seule maman a eu du mal à tenir ses engagements et n’a pas honoré toutes les séances. Pourtant elle était satisfaite de ces instants lorsqu’elle était présente avec son enfant. La notion d’engagement n’est pas toujours si simple à respecter et fait partie de certaines problématiques que nous accompagnons.
3 mères et enfants ont loupé une séance pour raison médicale.
Première expérience en tant que porteur d'un projet. Je me suis adaptée et réorganisée face aux obstacles rencontrés liés à la période du Covid-19 afin que ce projet puisse être mené.